Commentaires sur la vie sexuelle d’autrui
Une femme poste sur son mur Facebook ce commentaire concernant sa fille porteuse de la trisomie 21 : « Ça y est, ma Sophie a eu sa première nuit avec son amoureux ! »
Où est la limite ?
La mère est peut-être fière de sa fille et souhaite partager ce moment de joie avec ses ami·e·s. Toutefois, bien que cela parte d’une bonne intention, la vie privée de la fille n’a pas été respectée.
Drapeau JAUNE
Il s’agit de partager les informations intimes de quelqu’un d’autre via les réseaux sociaux sans demander la permission à la personne concernée.
Pourquoi ?
Critères de base du système des drapeaux
Nous évaluons le comportement de la mère
- Consentement – Il n’y a pas de consentement de la part de la fille.
- Plein gré – La fille n’a pas eu son mot à dire et ne sait pas qui reçoit le message. En outre, les personnes qui lisent le message n’ont pas non plus eu de choix.
- Égalité – Il existe des différences de pouvoir entre un parent et sa fille. De plus, la fille est en situation de handicap, ce qui peut la rendre plus dépendante.
- Niveau de compétence/fonctionnement – Nous ne disposons d’aucune information./Ce n’est pas applicable.
- Adapté au contexte – Partager les informations privées d’une autre personne via les réseaux sociaux constitue une violation de la vie privée.
- Impact – Même si la mère est fière, il peut y avoir des conséquences négatives pour la fille si le message est partagé plus largement et/ou les personnes qui le lisent font des commentaires désobligeants en ligne ou hors ligne.
Que dit la loi ?
Très probablement, la diffusion d’un commentaire aussi peu explicite sur le plan sexuel ne relève pas du code pénal, malgré l’absence de consentement des personnes concernées et la vulnérabilité de la fille. Certains comportements sexuels problématiques ne sont donc pas punissables par la loi, mais cela ne les rend pas moralement acceptables pour autant. Rappelons que la Constitution belge garantit le respect de la vie privée.